Le bon coin du décret tertiaire - Astuce n°18 (# indicateurs) |
🚫Décret Tertiaire : arrêtez de vous tirer une balle dans le pied, renseignez vos indicateurs !
Les objectifs du dispositif Éco Énergie Tertiaire sont clairs : réduire durablement les consommations d’énergie dans les bâtiments. Mais une question revient souvent chez les assujettis : comment tenir ses engagements quand l’activité évolue fortement ? Plus d’horaires d’ouverture, plus de postes de travail, plus de lits hospitaliers… autant de situations qui font mécaniquement grimper la consommation. 👉C’est là qu’interviennent les indicateurs d’intensité d’usage. Véritables « traducteurs » entre l’activité réelle et la consommation énergétique, ils permettent de normaliser les objectifs pour que la performance soit évaluée de manière juste. Encore faut-il bien les comprendre, et surtout bien les renseigner.
Décryptage ⚙️ |
Les indicateurs d’intensité d’usage servent à ajuster les objectifs de consommation énergétique fixés par le Décret Tertiaire.
➡️ Sans eux, un bâtiment qui change fortement d’activité ou d’occupation pourrait paraître « en dérive énergétique » alors que c’est simplement l’usage qui a évolué.
Il existe 2 familles d’indicateurs :
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Intensité temporelle ⏱️
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Reflète le temps d’occupation du bâtiment (plage horaire, jours d’ouverture, fonctionnement continu ou non).
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Exemple : passer d’une occupation 5 j/semaine à 7 j/7 ou d’une ouverture 8h/jour à 12h/jour.
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Intensité surfacique 📐
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Reflète la densité d’occupation ou l’utilisation d’équipements/process consommateurs.
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Exemple : doubler le nombre de postes de travail dans la même surface ou installer une ligne de production informatique gourmande en énergie dans un data center.
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👉 Ces indicateurs permettent donc d’ajuster automatiquement les objectifs réglementaires de réduction, pour rester cohérent avec la réalité de l’activité.
Cas pratique 🧪 |
🏥 Exemple : une clinique privée
Situation initiale (2019)
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👉 Objectif 2030 « brut » sans évolution : 2 400 MWh
Évolution de l’activité (2024)
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+50 lits supplémentaires (+33 % de capacité) → intensité surfacique
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Bloc opératoire ouvert 7j/7 au lieu de 5j/7 (+40 % de temps d’usage) → intensité temporelle
Sans indicateurs ❌
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Objectif 2030 reste fixé à 2 400 MWh.
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La clinique doit toujours réduire sa consommation à 2 400 MWh, alors même que son activité a fortement augmenté👉 Objectif irréaliste et inatteignable.
Avec indicateurs ✅
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Objectif recalculé avec modulation = 4 464 MWh en 2030 👉 L’objectif est réajusté : il reflète la réalité de l’intensification de l’activité, tout en gardant une exigence de performance.
🎯 Résumé
Situation | Données de base | Objectif 2030 sans indicateurs ❌ | Objectif 2030 avec indicateurs ✅ |
Initial | Objectif | 2 400 MWh | 2 400 MWh |
Évolution activité (2024) | +33 % lits +40 % temps bloc opératoire | (non pris en compte) | (pris en compte) |
Objectif recalculé 2024 | — | 2 400 MWh (objectif non modulé, irréaliste) | 4 464 MWh (objectif modulé à l’usage) |
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Sans indicateurs : 2 400 MWh (objectif trop bas, inadapté).
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Avec indicateurs : 4 464 MWh (objectif réaliste, équitable, mais toujours ambitieux).
💡Le bon plan |
La mutualisation des surfaces est une des astuces les plus “gagnant-gagnant” dans le cadre du décret tertiaire.
📐 Comment ça marche ?
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Si tu densifies l’occupation (par exemple en transformant un plateau vide en espace de coworking, ou en le louant pour de la formation), alors :
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la consommation totale augmente peut-être un peu,
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mais il est possible de moduler l'objectif à la hausse (car plus d'activité reconnue) via l’indicateur d’intensité surfacique et/ou temporel.
- donc moins de pression pour atteindre la cible énergétique.
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⚡ Exemple chiffré
Immeuble de Co-Working avec une zone non occupée --> 70 % seulement occupés
👉 Tu décides d'exploiter la zone non occupée en la mutualisant avec l'espace de Co-Working.
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Nouvelle occupation : 100 %.
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Consommation monte un peu (ex : +50 000 kWh). MAIS le taux d’occupation passe à 100%.
👉 Tu déclares la densification → ton objectif cible “absolu” est recalculé plus haut. Résultat : tu es gagnant sans avoir investi massivement dans le bâti.
Extrait calculateur EcoEnergieTech :
✅ Avec le passage d'un taux d'occupation de 70% à 100%, l'objectif Cabs passe de 100 à 120,4 kWh/m².an (hausse de la composante USE). Donc, plus tu densifie plus tu as un "droit" à consommer.
📊 Pourquoi la densification joue ?
Quand tu densifies :
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Tu augmentes le nombre d’occupants et/ou l’activité par m².
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Donc mécaniquement, tu augmentes les besoins énergétiques légitimes (plus d’ordinateurs, plus de ventilation, plus d’éclairage, plus d’heures d’ouverture, etc.).
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Le décret reconnaît cela via les indicateurs d’intensité d’usage surfaciques et temporels.
👉 Résultat : ton objectif Cabs est “réhaussé” pour refléter cette nouvelle intensité d’usage.
⚡La logique officielle
La réglementation part d’un principe simple :
👉 “On ne doit pas pénaliser un bâtiment qui consomme plus parce qu’il est plus utile, plus occupé ou plus productif.”
C’est pour ça que la densification permet d’augmenter le Cabs : c’est une modulation légitime liée à l’usage réel des locaux.
À mettre dans son panier 🛒 |
✅ En résumé, à retenir : indicateurs d'intensité d'usage
Type d’indicateur | Ce qu’il mesure | Exemple concret | Impact sur les objectifs |
⏱️ Temporel | Durée et fréquence d’occupation des locaux | Passage de 5 j/7 à 7 j/7 Horaires élargis de 8h–20h à 8h–22h | Objectifs modulés en fonction du temps d’utilisation plus long |
📐 Surfacique | Densification de l’activité ou ajout de process spécifiques | +30 % de postes de travail dans la même surface Installation d’une cuisine ou d’un data center | Objectifs modulés en fonction de l’activité intensifiée |
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💡Les indicateurs ne sont pas juste « administratifs », ils sont un levier pour ajuster les objectifs en fonction de la vraie activité.
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💡Bien les renseigner = éviter des objectifs inatteignables ou injustes.
La source 📦 |
📖 Source : FAQ : O2 – Q2 – Objectif exprimé en valeur absolue : les indicateurs d’intensité d’usage
Ces indicateurs d’intensité d’usage permettent ainsi de moduler les objectifs tout au long du dispositif en fonction du volume d’activité, afin de refléter l’impact de l’évolution du volume d’activité sur les consommations énergétiques. Dans ce contexte, il convient donc de procéder à leur renseignement lorsqu’il y a des évolutions, tant à la hausse qu’à la baisse.
Deux typologies d’indicateurs d’intensité d’usage. Il existe deux typologies d’indicateurs :
- Les indicateurs d’intensité temporels qui reflètent la(les) durée(s) d’occupation des locaux ;
- Les indicateurs d’intensité surfacique qui reflètent l’impact de la densification de l’activité et des usages spécifiques (process) utilisés.
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