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Le bon coin du décret tertiaire
 

⚠️Décret Tertiaire : une fois assujetti, toujours assujetti ! 

On pense souvent qu’un bâtiment peut « sortir » du champ d’application du Décret Tertiaire dès que la surface tertiaire devient inférieure à 1 000 m². En réalité, ce n’est pas si simple. Une fois qu’un bâtiment a été assujetti, il le reste… tant qu’au moins une activité tertiaire continue d’y être exercée. Et toute nouvelle activité tertiaire qui s’installe dans ce bâtiment entre à son tour dans le dispositif, même si la surface cumulée est très faible.

👉 Dans cet article, on vous explique pourquoi la surface ne fait pas tout, et quelles conditions réelles permettent (ou non) de sortir du décret.


Ce que dit la règle :

Même si la surface totale des activités tertiaires dans un bâtiment passe sous le seuil de 1000 m² après coup, les obligations (notamment celles du Décret Tertiaire) continuent de s’appliquer.

Même si une activité tertiaire quitte le bâtiment, l’assujettissement continue tant qu’il reste au moins une activité tertiaire dans ce bâtiment.

  • On ne sort pas du dispositif simplement en réduisant la surface tertiaire sous les 1000 m².

  • L’assujettissement est lié à la présence d’activités tertiaires, pas seulement à la surface.

  • Tant qu’il y a au moins une activité tertiaire dans le bâtiment, les obligations s’appliquent toujours.


🧩 Concrètement :

  • Un bâtiment, une partie de bâtiment ou un ensemble de bâtiments a déjà été assujetti au Décret Tertiaire car la surface des activités tertiaires y dépassait 1000 m².

  • Ensuite, certaines de ces activités tertiaires quittent les lieux ➡️ la surface tertiaire restante devient < 1000 m².

  • ❗️Malgré cela, les obligations restent valables pour les activités tertiaires qui continuent d’y être exercées.


Exemple 1 : 

  1. L’entreprise quitte 1 000 m² de bureaux, et ne garde qu’un open space de 200 m² pour du back-office.
    ➤ Surface tertiaire actuelle : 200 m²
    ❗️Maisle bâtiment reste assujetti, car une activité tertiaire est toujours présente.

  2. L’entreprise libère les 200 m² restants → il ne reste aucune activité tertiaire dans le bâtiment.
    ➤ Surface tertiaire : 0 m²
    ✅ À ce moment-là, le bâtiment sort du dispositif.

✅ Moralité :

Même avec seulement 1 m² de surface tertiaire restante, le bâtiment reste assujetti.
Il faut qu’il n’y ait plus aucune activité tertiaire pour sortir du décret.


Exemple 2 : 

Supposons un bâtiment avec une surface tertiaire initiale de 1 200 m² (donc assujetti car > 1000 m²).

  • Situation 1 : 400 m² d’activités tertiaires quittent le bâtiment → il reste 800 m² d’activités tertiaires.
    Le bâtiment reste assujetti, même si la surface est maintenant < 1000 m².

  • Situation 2 : une nouvelle activité tertiaire de 100 m² arrive → la surface tertiaire totale devient 900 m².
    Le bâtiment reste toujours assujetti.

  • Situation 3 : 850 m² d’activités tertiaires quittent le bâtiment → il reste seulement 50 m² d’activités tertiaires.
    Malgré cette surface très faible, le bâtiment reste assujetti.

  • Situation 4 : ces 50 m² d’activités tertiaires quittent aussi le bâtiment → il ne reste plus aucune activité tertiaire (0 m²).
    À ce moment-là, le bâtiment n’est plus assujetti.

✅ Moralité :

👉 Peu importe que la surface tertiaire baisse en dessous du seuil, l’assujettissement perdure tant qu’il reste au moins une activité tertiaire dans le bâtiment.


🔄 Et si une nouvelle activité tertiaire arrive ?

  • Même principe : elle est assujettie, car elle s’installe dans un bâtiment déjà assujetti.


⚠️ En résumé :

  • Pour quitter le dispositif, il faut que toutes les activités tertiaires disparaissent complètement du bâtiment.

  • Sinon, même une surface tertiaire très réduite, mais présente, maintient l’assujettissement.


🎯 À retenir :

Une fois assujetti, toujours assujetti, tant qu’il y a une activité tertiaire dans le bâtiment.

Cela évite les contournements : un acteur ne peut pas sortir artificiellement du dispositif en réduisant la surface tertiaire en dessous du seuil.

👉 Implication : les propriétaires et preneurs à bail doivent rester vigilants sur le suivi de leurs obligations (déclarations, trajectoires, actions de réduction des consommations) même si le bâtiment semble “en-dessous du seuil” à un instant donné.


🏢 Cas d’étude : Immeuble "Atria 2" – 1 150 m² de bureaux

📍 Contexte initial :

  • Bâtiment de bureaux en Île-de-France, livré en 2012.

  • 3 étages entièrement occupés par des activités tertiaires (bureaux).

  • Surface totale affectée aux activités tertiaires : 1 150 m²assujetti au Décret Tertiaire.

🎯 Objectif du propriétaire :

Sortir du champ d'application du Décret Tertiaire pour éviter les obligations de déclaration et de réduction de consommation.

🧠 Stratégie mise en place :

  1. Réduction progressive de la surface tertiaire par reconfiguration des locaux :

    • Transformation du 2e étage (350 m²) en stockage et atelier léger pour une activité industrielle du locataire.

    • Cette activité ne relève plus du secteur tertiaire.

  2. Résiliation du bail du 1er étage (400 m²), non renouvelé à échéance.

    • Étage laissé vacant puis en cours de transformation pour usage mixte (stockage + formation technique).

  3. Maintien du rez-de-chaussée (400 m²) pour une activité d’accueil du public à finalité non tertiaire (formation en gestes techniques, pas de fonction tertiaire au sens réglementaire).

📉 Résultat après transformation :

  • Surface dédiée à des activités tertiaires : 0 m².

  • Les autres usages ne relèvent plus du secteur tertiaire au sens du Décret Tertiaire.

Conséquence :

  • Le bâtiment est sorti du périmètre d’assujettissement car plus aucune activité tertiaire n’est hébergée.

  • Le propriétaire a documenté les changements avec des plans, attestations de changement d’usage, et justificatifs de la nature des activités en cas de contrôle.

🧾 Leçon à retenir :

Ce n’est pas en réduisant la surface tertiaire qu’on sort du dispositif, mais bien en éliminant toute activité tertiaire du bâtiment. Cela peut se faire via :

  • une requalification d’usage,

  • une réorientation des locataires,

  • ou une transformation structurelle des locaux.


Source FAQ : A1 – Q1 – Bâtiments concernés par le Décret Tertiaire

Il convient de rappeler que lorsque des activités tertiaires initialement hébergées dans un bâtiment, une partie de bâtiment ou un ensemble de bâtiments soumis à l’obligation cessent, les propriétaires et les preneurs à bail qui continuent à y exercer des activités tertiaires demeurent soumis aux obligations même si la surface cumulée des activités tertiaires hébergées devient inférieure à 1000 m². Il en est de même pour toute activité tertiaire nouvelle qui serait hébergée dans le bâtiment, la partie de bâtiment ou l’ensemble de bâtiment.
Pour résumer : un assujetti demeure assujetti tant que son activité tertiaire perdure dans le bâtiment concerné et toute nouvelle activité tertiaire intégrant le bâtiment devient assujettie.


✅ En résumé, a retenir : une fois assujetti, toujours assujetti 

📌 À retenir :

"Une fois assujetti, toujours assujetti… tant qu’il reste une activité tertiaire."
Ce n’est pas la surface actuelle qui compte, mais la présence d’activité tertiaire dans un bâtiment déjà assujetti.

Situation ⚠️ Conséquence
Le bâtiment a hébergé ≥ 1 000 m² d’activités tertiaires 📌 Le bâtiment est assujetti
Une partie des activités tertiaires part → surface restante < 1 000 m² 📌 Le bâtiment reste assujetti
Une nouvelle activité tertiaire s’installe dans un bâtiment déjà assujetti 📌 Elle est automatiquement assujettie
Toutes les activités tertiaires quittent le bâtiment ✅ Le bâtiment n’est plus assujetti
Le bâtiment n’a jamais hébergé ≥ 1 000 m² de tertiaire Non assujetti, sauf si le seuil est dépassé plus tard
Il reste au moins 1 m² d’activité tertiaire dans un bâtiment assujetti 📌 Le bâtiment reste dans le dispositif, peu importe la faible surface

 

 

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